L’un des mystères entourant Simon Arcand dit Bourdelais réside dans l’origine de son surnom « dit Bourdelais », qui semble suggérer un lien avec Bordeaux. Pourtant, malgré des recherches approfondies dans les registres bordelais, aucune trace de la famille Arcand n’y a été retrouvée. Alors, d’où venait réellement Simon ?
À la recherche des origines
Dans un article, André Clément partage une découverte intrigante :
« Son acte de mariage le déclare fils d’Anthoine Arcan et de Jeanne Poulette de la paroisse de Ste-Croix, Archevêché de Bordeaux. Cependant, monsieur P. L. Coyne, du Centre généalogique du Sud-Ouest, déclare dans une lettre datée du 20 septembre 1984, qu’il n’a ‘trouvé aucune trace d’une famille Arcan’ dans la paroisse Ste-Croix de la ville de Bordeaux. Dans la lettre du secrétaire général de ce Centre, il est mentionné : ‘le nom d’Arcan ne nous dit rien’. Serge Goudreau (7717) n’a rien trouvé non plus dans les trois paroisses qui enregistraient les baptêmes dans la ville de Bordeaux à cette époque : St-André, Ste-Croix et St-Seurin. »
En d’autres termes, aucune preuve ne confirme une naissance ou une présence des Arcand à Bordeaux. Cette absence de documents soulève une question essentielle : pourquoi Simon portait-il le qualificatif « dit Bourdelais » ?
Une hypothèse plus plausible : Rochefort
Si Simon était effectivement originaire de Bordeaux, pourquoi était-il nécessaire d’ajouter ce qualificatif à son nom ? Peu d’autres nouveaux arrivants de son époque portaient un tel surnom. Une théorie intéressante suggère que ce surnom ne lui aurait pas été attribué à son arrivée en Nouvelle-France, mais qu’il le portait déjà depuis plusieurs années, voire depuis sa naissance.
Les informations dont nous disposons indiquent que Simon serait arrivé en Nouvelle-France en 1683 ou 1684, très probablement comme engagé dans les troupes de la Marine. Le recensement de 1681 ne mentionne aucun Simon Arcand en Nouvelle-France, ce qui confirme qu’il est arrivé après cette date.
Bien que nous ne disposions pas de son contrat d’engagement, la durée minimale d’un contrat à cette époque était généralement de trois ans. Puisque Simon épouse Marie-Anne Inard le 10 février 1687, il est logique de supposer qu’il a complété son service avant de se marier. Cela nous amène à une date d’arrivée probable au plus tard en février 1684.
Or, un seul navire en provenance de France, transportant des engagés des troupes de la Marine, est arrivé en Nouvelle-France en 1683 :
- Le navire La Tempête, parti du port de Rochefort le 29 août 1683, a atteint Québec le 9 novembre 1683 avec à son bord 150 engagés. Malheureusement, une vingtaine d’entre eux n’ont pas survécu au voyage.
Tout porte donc à croire que Simon Arcand faisait partie de ce contingent.
Pourquoi Rochefort et non Bordeaux ?
À cette époque, Rochefort était le principal port d’attache de la Marine française. Sous l’impulsion de Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV, la ville de Rochefort a été fondée en 1666 pour moderniser la marine française. Un vaste arsenal naval y a été construit, attirant une main-d’œuvre importante.
Il est fort probable que de nombreuses familles aient quitté Bordeaux et ses environs pour s’établir à Rochefort en quête d’opportunités. Une hypothèse plausible serait que le père de Simon, Anthoine Arcan, ait été l’un de ces travailleurs, ayant quitté Bordeaux pour s’installer à Rochefort afin de répondre aux besoins croissants de la Marine.
Le surnom « Bourdelais » aurait alors pu être attribué à Anthoine à cause de son accent ou de son origine bordelaise. Simon, son fils, aurait naturellement hérité de cette appellation.
Une confusion sur son lieu de naissance ?
Si Anthoine Arcan a déménagé à Rochefort peu après la naissance de Simon, il est possible que Simon n’ait jamais su précisément où il était né. Lors de son mariage, il aurait simplement indiqué un lieu dont ses parents étaient originaires plutôt que son lieu de naissance réel.
Si cette hypothèse est correcte, alors les archives de Rochefort pourraient contenir des indices sur la véritable origine de la famille Arcand. Peut-être y trouverions-nous la sépulture d’Anthoine Arcan ou d’autres traces laissées par la famille avant le départ de Simon vers la Nouvelle-France.
Conclusion : un mystère encore ouvert
Les recherches n’ont pas encore permis d’établir avec certitude l’origine exacte de Simon Arcand, mais plusieurs éléments nous poussent à croire qu’il était davantage lié à Rochefort qu’à Bordeaux. Son engagement dans les troupes de la Marine, la date de son arrivée et le port de départ du navire La Tempête pointent tous dans cette direction.
Si cette hypothèse se confirme, cela pourrait réécrire une partie de l’histoire de la famille Arcand. Reste maintenant à explorer davantage les archives de Rochefort pour en avoir le cœur net…
Qu’en pensez-vous ? Cette théorie vous semble-t-elle plausible ?
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