L’histoire des familles québécoises est souvent marquée par des figures emblématiques, des pionniers qui ont osé traverser l’Atlantique pour bâtir un avenir en Nouvelle-France. Simon Arcand dit Bourdelais en est un parfait exemple. Premier et unique membre de la famille Arcand à immigrer de France vers sa colonie canadienne, il est aujourd’hui l’ancêtre de nombreuses générations d’Arcand d’Amérique du Nord.

De Bordeaux à la Nouvelle-France : le grand départ

Selon le généalogiste André Clément, Simon Arcand serait né en 1663, une date déduite de l’âge mentionné sur son acte de sépulture. Originaire de la paroisse Sainte-Croix dans l’archevêché de Bordeaux, il est le fils d’Anthoine Arcan et de Jeanne Poulette. Toutefois, aucun registre paroissial n’a encore permis de retrouver son acte de baptême.

Simon aurait quitté la France vers 1683 ou 1684, s’engageant comme milicien au service de la Marine française pour défendre la colonie contre les attaques iroquoises. À noter que son engagement ne s’est pas fait au sein du célèbre Régiment de Carignan-Salières, mais bien dans la Milice de la Marine, une force militaire organisée par la France pour protéger ses territoires d’Amérique du Nord.

Un nouveau départ en Nouvelle-France

Après trois ans de service militaire, Simon Arcand épouse Marie Anne Inard le 10 février 1687 à Batiscan. C’est grâce à leur acte de mariage que l’on découvre l’identité de ses parents. Le couple s’installe d’abord à Batiscan avant de déménager en 1702 à Deschambault-Grondines, où ils bâtiront leur vie et fonderont une famille nombreuse. Simon et Marie Anne auront dix enfants recensés selon les archives, cependant le nombre exact d’enfants demeure incertain, certaines sources mentionnant entre 8 et 13 descendants.

Un homme de caractère

Simon Arcand n’était pas seulement un colon et un père de famille. Il s’est également illustré dans des affaires judiciaires. Le 10 juillet 1711, il remporte un procès devant le Conseil souverain contre trois individus coupables d’excès de violence à son égard. Ces derniers sont condamnés à lui verser 50 livres en guise de dédommagement.

Quelques mois avant son décès, le 1er août 1733, Simon et son épouse procèdent devant notaire au partage de leurs biens. Il s’éteint le 8 décembre 1733 à Deschambault, à l’âge de 70 ans. Sa femme Marie-Anne Inard lui survit plusieurs années avant de décéder le 9 janvier 1741.

Un choix de vie qui a tout changé

L’histoire de Simon Arcand est celle d’un homme qui, à seulement 20 ans, a quitté sa terre natale pour une contrée inconnue. Son engagement militaire en Nouvelle-France aurait pu être temporaire, mais il a fait le choix de rester, de s’enraciner et de fonder une lignée.

Nous ignorons s’il a pu rester en contact avec sa famille en France, ni s’il a jamais envisagé de retourner sur ses pas. Mais une chose est certaine : sa décision a changé le cours de l’histoire pour tous ses descendants en Amérique du Nord.

Aujourd’hui, son nom et son héritage perdurent à travers ceux qui portent le nom Arcand. Un nom qui, depuis plus de trois siècles, continue de résonner dans l’histoire du Québec et au-delà.