L’histoire d’une famille commence souvent par un nom, un simple mot transmis de génération en génération, parfois chargé de mystère. Pour les descendants de Simon Arcand dit Bourdelais, premier porteur connu du nom en Nouvelle-France, la question des origines du patronyme Arcand demeure fascinante. Ce nom, loin d’être anodin, semble être l’héritage d’un long voyage, depuis les montagnes du Pays Basque (Vasconie) jusqu’à la Gascogne, avant d’atteindre Bordeaux et, finalement, le Québec.

Un ancêtre venu des montagnes basques

L’ADN des descendants de Simon Arcand indique une origine profondément ancrée dans le Pays Basque, au sein du peuple Vascon, ancêtres directs des Basques modernes. Ces Vascons occupaient une large région des Pyrénées et du nord de l’Espagne, et ils étaient réputés pour leur indépendance farouche et leur habileté à survivre dans des conditions difficiles.

Entre le IXe et le XIIe siècle, plusieurs événements ont pu conduire un ancêtre Arcand à migrer vers le nord :

  • Les guerres et conflits avec les Francs, notamment sous Charlemagne, qui a mené des campagnes contre les Vascons après la célèbre bataille de Roncevaux (778).
  • L’expansion économique et commerciale : dès l’an 1000, de nombreux Basques se sont spécialisés dans le commerce, le pastoralisme et la navigation, voyageant au-delà de leurs montagnes natales.
  • L’intégration progressive à la Gascogne, où la culture vasconne a fusionné avec celle des Gascons.

C’est dans cette région de Gascogne ou d’Aquitaine qu’un ancêtre Arcand aurait laissé sa trace en devenant marchand itinérant, colporteur ou travailleur saisonnier.

Arcandar : Le nom d’un voyageur, d’un commerçant ou d’un travailleur itinérant

Dans la langue gasconne, le verbe arcandar / arcandà signifie changer de place, bouger, se déplacer. Il désigne donc une personne en mouvement, ce qui correspond parfaitement aux métiers de marchand ambulant, colporteur, berger transhumant ou ouvrier saisonnier.

Un ancêtre Arcand aurait-il reçu ce surnom en raison de son activité ?
Il est fort probable que le mot ait été utilisé pour qualifier une famille ou un individu particulièrement mobile, habitué aux routes et aux échanges entre villages. Peu à peu, le surnom aurait évolué en patronyme, devenant la marque d’une lignée issue de cette tradition de mobilité.

Arcandier et Ancander : L’écho d’un mode de vie ?

Fait intéressant, le mot arcandier est attesté dans plusieurs régions du Centre de la France et désigne un petit commerçant ambulant, un travailleur de peu de moyens ou encore un brocanteur. Il est possible que ce terme ait été inspiré par le patronyme Arcand ou, à l’inverse, qu’il en soit une extension naturelle.

De plus, le verbe arcander (travailler durement, se fatiguer en vain) renforce l’idée d’un métier pénible, souvent mal rémunéré, correspondant aux conditions de vie des petits commerçants et des ouvriers itinérants de l’époque.

Le lien entre ces mots et le patronyme Arcand suggère que le nom de famille s’est fixé sur une branche d’un ancêtre itinérant, et que son mode de vie a influencé la langue elle-même.

Du Pays Basque au Québec : Une souche qui s’adapte

Au XVe siècle, la famille Arcand s’est séparée d’une souche principale qui a donné naissance au patronyme Mailhot, une autre famille aux origines proches, mais qui aurait suivi un autre chemin en se sédentarisant plus au sud.

Au XVIIe siècle, Simon Arcand dit Bourdelais, premier Arcand connu en Nouvelle-France, était un descendant de cette tradition de travailleurs mobiles. Son surnom Bourdelais indique une origine bordelaise, renforçant l’idée que ses ancêtres avaient déjà migré vers cette ville portuaire avant de traverser l’Atlantique.

Une histoire d’adaptation et de résilience

L’histoire du patronyme Arcand est celle d’une famille qui a su s’adapter à son environnement en embrassant la mobilité, que ce soit en tant que marchands, ouvriers ou colons.

  • D’une origine basque ancienne, la souche principale s’est déplacée vers la Gascogne, puis Bordeaux.
  • Son nom a émergé d’un mode de vie itinérant, se fixant à travers les siècles dans la langue et les archives.
  • Finalement, elle a traversé l’Atlantique pour s’installer en Nouvelle-France, où elle a contribué à bâtir un nouveau territoire.

Aujourd’hui, les descendants de Simon Arcand portent un nom riche d’histoire, reflet d’une lignée d’aventuriers, de travailleurs et de bâtisseurs, dont l’héritage continue de vivre à travers eux.

Sources et recherches à approfondir

Les archives historiques et les analyses génétiques suggèrent que d’autres branches de cette souche familiale pourraient exister en Gascogne, en Nouvelle-Aquitaine et même dans certaines régions du Centre de la France. Des études plus poussées pourraient révéler d’autres liens entre le patronyme Arcand et les termes linguistiques qui en dérivent.

L’histoire continue d’être écrite !


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